Réponse n° 4 Pour Saint-Nazaire (David SAMZUM) reçue le 13 mars

Avec mes colistiers, nous défendons une vision sociale et globale de l’écologie : le pouvoir d’agir et de bien vivre à Saint-Nazaire, dans tous les quartiers. Pour nous, l’enjeu est de respirer dans un environnement sain, de bien se nourrir, de vivre dans des logements décents et moins énergivores, de profiter des mobilités douces, et de la nature en ville. Les pollutions ne sont pas des fatalités devant lesquelles nous entendons rendre les armes. Le destin de notre ville est d’allier innovation, excellence et solidarité au profit du bien-être et de la santé. Notre rôle d’élus est de réconcilier écologie et économie, dans un territoire fragile, mais doté d’un patrimoine environnemental exceptionnel.
Notre activité́ industrielle, à Saint-Nazaire comme sur la CARENE, est un atout considérable, ainsi que l’origine de progrès et d’emplois durables. Nous sommes fiers de cet héritage et nous l’assumons car il permet de vivre dans un bassin d’emploi attractif, qui a su se diversifier.

Pour autant, nous souhaitons que ce développement s’accompagne de mesures fermes permettant de protéger la santé des populations, que ce soit celle des travailleurs ou des habitants. Nous avons connu ici, avec beaucoup de douleurs dans les familles, le drame de l’amiante et nous souhaitons que les leçons tirées à l’époque continuent à guider les politiques publiques.

C’est dans cet état d’esprit, et face à l’enjeu que représente la qualité́ de l’air, que j’ai souhaité que la Ville et la CARENE adhèrent dès juin 2014 à l’association Air Pays de la Loire.
Comme vous le savez, un rapport régional de santé indique une surmortalité́, mais sans identifier toutes les causes. La mesure de la qualité́ de l’air, l’identification des polluants, l’établissement des normes et leur respect, sont des responsabilités de l’Etat. J’ai exigé de lui qu’il les exerce et qu’il en rende compte en transparence par l’installation d’une conférence de santé. Nous déploierons toute l’énergie nécessaire pour obtenir cette étude sanitaire sur la Ville et à l’échelle de la CARENE. Puis, nous en assurerons, avec vous, avec les professionnels de santé, la communication et la déclinaison en actions concrètes, avec des objectifs mesurables.

Plus globalement, j’ai proposé aux maires de l’agglomération de prendre part au Contrat Local de Santé, dont j’ai posé les bases avec l’Etat, afin d’élaborer des actions de prévention. De même, je souhaite que notre hôpital, qui joue un rôle essentiel, dispose de moyens supplémentaires, car l’on ne peut pas d’un côté constater le défi auquel nous sommes confrontes et, de l’autre, se satisfaire de la pénurie de moyens que nous constatons. L’Agence Régionale de Santé devra agir, toujours plus fortement, dans ce domaine.

Si l’alcool et le tabac sont des causes majeures de mortalité́, la pollution de l’air en est la troisième cause. Son origine n’est pas uniquement industrielle, car elle provient aussi des transports routiers, de l’agriculture, du chauffage au bois, ou encore du transport maritime. Les pollutions des sols et de l’eau constituent également des enjeux de santé publique et de protection de l’environnement. A titre d’exemple, le secteur agricole est responsable de 98 % des émissions d’ammoniac, un polluant de l’air responsable de la création de particules fines qui sont à l’origine de plusieurs alertes sur la région. Avec mes colistiers, nous entendons donc rester mobilises sur tous les fronts. En conséquence, notre approche englobera l’ensemble des origines des pollutions et nous agirons sur tous les milieux sensibles : eau, air, terre, pour la protection des populations et des écosystèmes naturels.

Notre méthode sera pragmatique sur la base d’engagements concrets :
Sur le plan agricole, nous soutiendrons la conversion en bio des exploitations conventionnelles (glyphosate) et nous aiderons prioritairement l’installation d’exploitants bio ; nous déploierons une méthodologie de contrôles des exploitations à risque en lien avec les autorités et partenaires du monde agricole.
En matière de transports routiers, nous continuerons de développer les alternatives à la voiture en favorisant les circulations douces (vélo, piétons, etc.) et les transports collectifs à travers les engagements suivants : création de deux nouvelles lignes Hélyce et d’une carte découverte de transports offerte à tous et créditée de 50€, rénovation de la flotte de bus pour des motorisations électriques, déploiement d’une offre de vélo en libre-service et multiplication des pistes cyclables avec un doublement des crédits du plan vélo. Nous encouragerons également le développement des Plans de Déplacement Entreprises pour prendre en compte le covoiturage, par exemple.
Nous poursuivrons avec le Grand Port et l’ensemble des acteurs associes le défi de l’éolien maritime et des énergies nouvelles et soutiendrons l’innovation de la filière navale dans la transition écologique pour des paquebots moins polluants. De même, nous soutiendrons toutes les actions de modernisation des quais pour limiter la pollution des navires.

Concernant la qualité de l’eau, nous engagerons des travaux de protection et d’amélioration de la qualité des eaux de nos étangs, mais aussi de nos rivières. Avec la CARENE, nous poursuivrons la rénovation des réseaux d’assainissement et contrôlerons les installations domestiques pour éviter les rejets interdits, qui sont suspectés dans certaines pollutions de nos eaux de baignade.

Nous favoriserons la captation de carbone et la filtration des polluants atmosphériques par la création collective d’une forêt via des plantations citoyennes, par le renforcement de la nature en ville et les efforts de végétalisation (renouvellement du parc paysager, parc urbain de Méan-Penhoët, permis de végétaliser...). Les prairies et le marais de Brière sont des capteurs de carbone sous-estimés, que nous souhaitons protéger. Le pollinarium sentinelle du jardin des plantes restera un élément essentiel de la prévention des allergies en détectant le début et la fin d’émission de pollen dans l’air afin de transmettre ces informations aux personnes allergiques.
Nous serons exigeants sur les mesures de protection lors de construction d’habitat à proximité́ d’axes routiers, car la pollution sonore est un mal urbain trop peu traité qui touche des populations parfois fragiles.

Nous siègerons dans tous les comités de suivi de site pour contrôler les industriels et faire respecter les normes en vigueur. A cet égard, nous défendrons le maintien du comité de suivi de site de la Société́ Rabas Protect, qui n’est pas règlementairement obligatoire, tant qu’un substitut au chromate de strontium ne sera pas trouvé.

Nous encouragerons et soutiendrons la rénovation du parc industriel vieillissant pour de meilleures techniques, notamment de filtration d’air en sortie de cheminée et de rejets d’effluents en Loire. Nous demanderons à Air Pays de la Loire la mesure des polluants non pris en compte à ce jour pour lesquels les industriels sont soumis à des valeurs limites d’émission.
Nous veillerons à l’application du Règlement sanitaire départemental pour les sites non classés et nous porterons une parole exigeante en direction de l’État chargé des contrôles pour que les sites industriels qui connaîtraient des contrôles négatifs se mettent aux normes dans les plus brefs délais. Pour ceux-ci, nous demanderons la tenue d’un comité de suivi de site pour contrôler la remise aux normes. Nous nous servirons de la conférence intercommunale sur le développement durable pour faire un état des lieux annuel de ces situations.

Enfin, nous favoriserons la connaissance des projets par le grand public et sa participation aux enquêtes publiques. Le soutien aux associations de défense de l’environnement et du cadre de vie sera maintenu.

Soyez assurés, Mesdames, Messieurs, de notre volonté́ de lutter pour un environnement sain sur notre territoire. Nous mobiliserons les compétences de la Ville pour y contribuer. Nous conduirons une action intercommunale résolue à la CARENE pour que l’ensemble du territoire s’y implique. Nous exigerons de nos partenaires –au premier rang desquels l’Etat- une vigilance et un engagement total sur ces questions, pour que la réglementation soit respectée d’une part et pour que les causes soient connues puis combattues d’autre part.

David Samzun, une équipe Pour Saint-Nazaire

Posté le 10 mai 2020
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