Un méthaniseur industriel à la Barillais

L’usine de la Barillais :

Le site sera autorisé à traiter 28 000 t/an de déchets organiques, soit une moyenne de 76,5 t/jour.
Déchets admis :

• déjections animales (lisiers, fumiers)
• matières végétales et déchets végétaux
• boues de stations d’épuration industrielles
• sous produits animaux de catégories 3 (déchets d’abattoirs, sang, graisses, œufs et dérivés ...) Provenance : 44, 56, 35, 85, 49
• Transport : jusqu’à 40 rotations/jour de véhicules (camions, tracteurs) en période de pointe. (une rotation = 2 trajets).
  Digestat épandu sur 10 communes (Besné, Bouée, Donges, La Chapelle Launay, Lavau s/Loire, Montoir de Bretagne, Pontchâteau, Prinquiau, Sainte Reine de Bretagne, Savenay)
  Stockage sur place :
• digestat liquide/brut : 6 500 m3 (cuve béton couverte)
• digestat solide : 4 000 m3 (plateforme extérieure sous bâche)
  

Un impact sur la qualité de l’air

• émissions d’ammoniac (NH3) et de protoxyde d’azote (N2O), notamment lors de la valorisation du digestat.
• émissions non maîtrisées de méthane (CH4) lors du stockage des substrats jusqu’au stockage des digestats.
• émissions de COVNM [1] ...
  L’étude menée par l’INERIS [2] sur le sujet en juin 2015 reconnaît un manque de données pour mesurer l’impact des méthaniseurs sur la qualité de l’air et l’émission de gaz à effets de serre.

Le secteur est déjà largement concerné par les émissions d’ammoniac (Yara).
La volatilisation ammoniacale dans l’atmosphère représente un danger environnemental et sanitaire, nuisant à la santé humaine (irritant pour les yeux, les poumons), aux écosystèmes naturels et à la biodiversité.
Or à ce jour, aucune station de Air Pays de la Loire n’est équipé d’un capteur pour ce gaz.

Des nuisances olfactives pointées du doigt

A plusieurs endroits où des méthaniseurs ont été installés non loin des habitations, les plaintes sont similaires, évoquant des odeurs nauséabondes ramenées au gré des vents et devenues une véritable gêne pour les locaux.
Le sujet peut faire sourire mais il soulève un débat bien sérieux sur les risques de fuite des méthaniseurs

Un digestat loin d’être sans danger

• la qualité du digestat dépend des déchets qui entrent dans la machine. L’utilisation de boues de stations d’épuration, généralement polluées, est à proscrire.
• Même de bonne qualité, ce fertilisant ne comporte pas la richesse microbienne du fumier et du lisier. Ses effets sur la vie microbiologique des sols demeurant inconnus. [3]

Comment ajouter du risque aux risques déjà existants ?

Les installations de méthanisation sont à l’origine de 17 événements enregistrés dans la base ARIA en 2019, dont 8 accidents ...
L’analyse du retour d’expérience sur cette filière montre que dans trois quarts des cas, les exploitants sont confrontés à des rejets de matières polluantes, et seulement pour 15 % à des incendies. Des nuisances olfactives générées par des fuites de gaz ont également été recensées. ...
71 % des événements sont causés par des facteurs organisationnels et pour la très grande majorité, la gestion des risques en est la source. [4]

Avec nos camarades de l’Adzrp et du Village de Gron nous avions déposé un recours gracieux contre le permis de construire, qui a été rejeté. La CARENE partie prenante du projet nous indique aujourd’hui revoir à la baisse le volume et le rayon du méthaniseur de la Barillais. Plus d’information sur le site de l’Adzrp

la méthanisation pose également une autre question de taille : recentrer l’agriculture sur la production énergétique plutôt que sur l’alimentation, faire que la terre nourrisse les machine plutôt que la population. Voir en ligne l’article de Bastamag